Sommes-nous le jouet de notre propre esprit?
Dans quelle mesure sommes-nous capables de différencier nos jugements et interprétations des observations sur le monde qui nous entoure?
Apprendre à mieux nous connaître de l’intérieur et simplement observer nos pensées, sensations et émotions, nous permet d’acceder à plus de lucidité et de liberté dans nos actions.
Un vieil homme très pauvre vit dans un petit village avec son fils unique. Sa seule richesse est un magnifique cheval blanc. Tout le village lui conseille de le vendre:
– « Tu es si misérable, vieil homme, si tu vendais ton cheval, tu en tirerais un si bon prix que cela te permettrait de vivre décemment. »
Le vieux ne les écoute pas et, une nuit, le cheval s’enfuit.Tous les voisins s’écrient:
– « Quel malheur!Si tu nous avais écouté, tu serais riche, mais ce matin, tu n’as plus rien. »
– « Malheur ou pas, je ne sais », leur répond le vieux, « je suis né dans le creux d’une vague et connais très peu de l’étendue de l’océean. Tout ce que je sais, c’est que mon cheval n’est plus là. »
– « Le pauvre, il n’a plus toute sa tête », persiflent les villageois.
La nuit suivante, le cheval revient et ramène à sa suite douze magnifiques étalons.
– « Quel bonheur! », s’extasient les villageois, « tu avais raison d’espérer, te voilà l’homme le plus riche de la région. »
– « Bonheur ou malheur, je ne sais », répond le vieux. « Je suis né à l’ombre d’un arbre et connais si peu à la diversité de la fôret. »
– « Il est vraiment fou », se disent les villageois.
Peu de temps après, son fils unique se casse une jambe en essayant de dresser un des équidés.
– « Quel malheur, vieil homme! Maintenant que ton fils unique est handicapé, qui prendra soin de toi malgré toute ta richesse? »
– « Malheur ou bonheur, qu’en sais-je? Ce que je sais, c’est que mon fils est tombé », dit le vieux.
Au même moment, leur royaume rentre en guerre avec la contrée voisine. Tous les hommes en âge de combattre sont réquisitionnés. Tous, sauf le fils du vieux qui ne peut plus marcher sans boîter.
– « Ah, quel bonheur! » disent les femmes du village. « Tu avais raison de ne pas t’en faire, nos maris, frères et enfants partent à la guerre et tu es le seul à garder ton fils près de toi ».
– « Malheur ou bonheur, qui sait? Je suis né à l’ombre d’une colline et sais très peu de l’immensité de la montagne », dit le vieux. « Mais vous tous, êtes vraiment incorrigibles à ne pas pouvoir vous empêcher de savoir et de juger ».